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magies de la nuit

08.01.2024
J’ai la sensation étrange d’être un oiseau de nuits qui n’en sont plus tout à fait. Car je vis en ville, dans une nuit éclairée a giorno depuis que l’éclairage public a fait reculer l’ombre, pro­dui­sant un faux jour qu’an­non­çait Théophile Gautier en 1851, dans Paris futur : « La seule chose à laquelle on pourra recon­naître la nuit, c’est qu’on y verra plus clair que dans le jour » ; comme une nuit amé­ri­caine, en somme, mais à l’envers puisque la nuit amé­ri­caine désigne au cinéma la pénombre factice que crée un filtre posé sur l’objectif de la caméra. François Truffaut, qui en a fait le symbole d’un film sur le mensonge, rappelait qu’elle n’avait rien d’américain : on parle, en anglais, de « day for night »

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Didier Pourquery