La porte du Lillet
29.01.2024
Une fois par semaine, le vendredi, notre voisin Ernest allait au Cercle. Qu’on ne s’imagine pas une société de loisir chic, même si on y jouait aux cartes. En l’espèce, il s’agissait de belote et – à l’enseigne du Cercle des Vignes – d’un de ces nombreux cafés associatifs apparus en Gascogne au XIXe siècle pour allier solidarité et rencontres entre travailleurs des champs, des vignes ou des pins. Ernest, en rentrant du travail, passait une « veste propre », enfourchait sa mobylette et prenait la direction du Cercle, sur la route de Barsac, pour son apéritif hebdomadaire. La salle commune n’était guère plus grande que la salle à manger d’une ferme. Ce qu’elle était, d’ailleurs. Les « membres », rassemblés autour d’un ballon
Didier Pourquery