Mémoires d’un garçon rangeur
06.05.2024
© Clare Gallagher
Le rituel était immuable. Chaque matin, les voisines se retrouvaient un balai à la main pour nettoyer le « rouillon », le caniveau, devant chez elles. Dans cette banlieue populaire de Bordeaux, à la fin des années 1950, le tout à l’égout n’arrivait pas dans le quartier, les eaux de lessive et de nettoyage se déversaient au bord du trottoir. Alors, on passait le balai, le gros, celui du dehors. On en profitait pour échanger nouvelles, commentaires et ragots, « radio-rouillon » en somme. Puis, venait un moment où l’une d’entre elles disait :- Je bavasse, là, mais faut que je rentre faire mon ménage, moi, y va pas s’faire tout seul.Sa remarque donnait le signal. Les ménagères rentraient chez elles. Les logements – des maisonnettes&nbs
Didier Pourquery