L’appel des cabanes
17.05.2024
Frère Maxime, un ancien prisonnier devenu moine orthodoxe, habite au sommet du piton de Katskhi, en Géorgie, où un ermitage existe depuis le IXe siècle. Il descend et monte l’escalier en fer de quarante mètres de haut deux fois par semaine. © Carlo Bevillacqua
Un jour Agnès Varda, pour une exposition, a construit une cabane de cinéma dont les murs étaient composés des bobines de son film Le Bonheur. Coïncidence ? Peut-être pas, si l’on en juge par la nouvelle passion des cahutes. Voilà quelque temps déjà que les citadins de notre monde hyper-mécanisé ont pour la cabane et ses murs déguenillés les yeux du prince pour Cendrillon, fin prêts à anoblir le plus loqueteux des habitats et en faire le palais de leurs rêves ; comme en témoigne l’explosion des recherches sur Google.Ce palais, les cabanophiles ne l’habiteront peut-être jamais, mais il leur tient lieu d’horizon. Les jours bas et lourds, ils s’autorisent à en contempler l’image plus ou moins aseptisée sur le site Cabin porn ou à courir les refuges,
Sandrine Tolotti