ode À l’adresse sensible
01.07.2024
Depuis 2010, l'Américain Tim Davis photographie des boîtes aux lettres. Elles disent quelque chose du logement, de la diversité sociale, de la beauté des objets ordinaires et créent un lien publiquement intime entre l'intérieur et l'extérieur. Avoir une adresse, pourtant, ne va pas de soi. © Tim Davis.
Écouter en lisant La Rue d’à-côté par Michel Fugain
Longtemps, je n’ai même pas imaginé cela possible, tant la possession d’une domiciliation précise et formatée va de soi quand on habite en ville. C’est si vrai que les romanciers utilisent volontiers l’adresse d’un personnage pour donner à l’histoire un « effet de réel » de bon aloi et que Didier Blonde en a fait un savoureux Bottin littéraire. Pour toute dissidence, je me contentais d’une pensée espiègle pour les paradoxes d’une efficacité postale qui donne à moult chiffres (avec au minimum le numéro de la rue et le code postal) le soin d’acheminer nos lettres. Il ne me serait jamais venu à l’esprit de contester les bienfaits du système.
Mais l’éventualité d
Sandrine Tolotti